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Le tool kit pour lancer mon premier recrutement

Le recrutement est probablement l’une des missions les plus cruciales dans le développement d’un projet early stage.

Vous recrutez vos premiers collaborateurs ? Cet article hyper détaillé vous explique pas à pas comment mettre toutes les chances de votre côté pour recruter des rock stars !

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Pour beaucoup de serial-entrepreneurs ou de VCs, le recrutement est considéré comme l’activité la plus stratégique pour une startup early stage. Vous entourer rapidement des meilleurs aura un impact prépondérant sur la trajectoire de l’entreprise. C’est donc une étape à ne pas négliger, dans laquelle il faut investir du temps et de l’énergie. Mais encore faut-il savoir par où commencer !
Pour cela, cet article reprend les meilleures pratiques, pour vous guider à chaque étape de vos premiers recrutements.

J’ai structuré cet article, autour des principales étapes clés du processus de recrutement :
1- Bien identifier son besoin
2- Rédiger son annonce
3- Poster son offre d’emploi
4- Focus sur le process de recrutement :
> Le sourcing / Chasse de profils
> La préselection / Tri de CV
> La sélection / Entretien
5- Faire sa proposition d’embauche

1- Bien identifier son besoin

L'étape de définition du besoin est clé. Bâcler cette étape, c'est comme rentrer une mauvaise adresse dans le GPS. Avant de partir, il est important de savoir le plus précisément possible où vous allez. Pour vous aider, voici la liste des questions à se poser (dans cet ordre !) pour structurer votre réflexion :

- À quel moment j’ai besoin que la personne commence ?
- Quel serait son rôle (en une phrase) ?
- Quels seraient ses KPI à 1 mois, 3 mois, 6 mois, 1 an, 3 ans ? Quels sont les indicateurs qui me permettront de dire que la personne a fait le job ?
- Quelles seraient ses missions ? Lister les missions avec le plus de détail possible, cela vous servira à rédiger l'annonce et à mieux parler du poste.
- Quelles sont les compétences techniques que je recherche ? A-t-il besoin de connaître des outils / technos / méthodes en particulier ?
- Quelles sont les compétences comportementales dont la personne a besoin pour faire le job ?
- Quelles sont les compétences comportementales attendues par son manager ?
- Quelles sont les compétences comportementales qui constituent l’ADN de l’entreprise ? *
- Quel est le profil idéal en termes de formation, d'expérience, de secteur, etc. ?

* : Si vous n’avez pas encore formalisé votre culture d’entreprise, c’est le moment d’amorcer une première réflexion à ce sujet.

💡 Focus sur les compétences
On distingue plusieurs types de compétences :
- Le savoir : Ce sont les connaissances du candidat, souvent acquises par sa formation ou sa curiosité personnelle. On pourrait rapprocher ça de la théorie.
Exemple : Modèles de copywriting, méthodologies de gestion de projet, etc.
- Le savoir-faire : Ce sont les compétences métiers, acquises par l’expérience. Ici il s’agit davantage de la mise en pratique.
Exemple : Mise en place d’une stratégie SEO, maîtrise des outils de scrapping, etc.

La somme du savoir et du savoir-faire, constitue ce que j’appelle les compétences techniques (hard skills) : c’est ce qui va permettre à la personne de pouvoir faire le job plus rapidement. Sur ces compétences, il faut bien distinguer ce qui est de l’ordre du prérequis indispensable (”s’il ne sait pas faire ça, impossible d’occuper le poste”), de ce qui peut s’apprendre. Gardez à l’esprit que les compétences techniques s’acquièrent généralement assez facilement. Encore faut-il avoir le temps, et les ressources nécessaires en interne pour faire monter la personne en compétences.

- Le savoir-être / les compétences comportementales (soft skills) : c’est la manière dont le candidat va se comporter dans un environnement donné.
Exemple : Autonomie, proactivité, orientation résultats, etc.

Les compétences comportementales sont beaucoup plus dures et longues à développer. Aussi vous devez être particulièrement vigilants au moment d’évaluer ces compétences en entretien. Mauvaise nouvelle : ce sont celles-ci qui sont les plus difficiles à évaluer ! Ces soft skills jouent un rôle particulièrement important en startup, d’autant plus pour les premiers collaborateurs, à qui l’on va demander d’avoir une posture entrepreneuriale, de s’adapter, de prendre des initiatives, etc.

2- Rédiger son annonce

Sur la base de vos réponses aux questions ci-dessus, vous devez avoir assez d’éléments pour rédiger votre annonce. Libre à vous de sortir des sentiers battus au moment de rédiger votre annonce, si cela reflète le mode de fonctionnement de votre startup.
Pour autant, si l’on veut rester sur un format plus classique, il y a 4 étapes indispensables, qui ont chacune leur enjeu dans le process de recrutement.

- La description de l’entreprise
Présentez votre projet en quelques lignes, et indiquez où en est le projet, quel est le contexte, quels sont les prochains gros enjeux / étapes de développement.
Enjeu : être attractif. Votre première annonce est la première pierre de votre marque employeur, il faut qu’elle soit suffisamment sexy pour attirer un maximum de candidats.

- Le rôle et les missions
Précisez le périmètre du poste, les objectifs, les KPI, et les missions en détail.
Enjeu : être clair. Les candidats doivent pouvoir se projeter dans le poste, et comprendre précisément quel sera leur rôle, leurs responsabilités et leur quotidien.

- Le profil recherché
Indiquez le profil idéal que vous recherchez : le background (diplôme, expérience), les compétences techniques, les soft skills, etc.
Enjeu : être discriminant. Rien ne sert d’avoir 200 CVs si aucun ne répond à votre besoin, il faut être suffisamment sélectif et discriminant au moment de décrire le profil que vous recherchez, pour cibler avant tout les bons candidats pour le poste.

- Les conditions que vous proposez
Affichez la localisation du poste, les conditions de télétravail, le salaire, les avantages éventuels que vous proposez. Aucun débat à ce sujet, vous allez gagner du temps, et en faire gagner à vos candidats.
Enjeu : avoir une annonce qui soit à la fois attractive, claire et discriminante.

3- Poster son offre d’emploi

Un certain nombre de job boards gratuits vous permettront de rencontrer votre audience. Linkedin en premier lieu, propose une offre d’emploi gratuite par compte. C’est certainement le meilleur rapport qualité / prix que l’on puisse imaginer.
Si cela ne vous permet pas de recevoir suffisamment de profils à votre goût, vous pouvez toujours tester les job boards classiques (Indeed, HelloWork, MeteoJob, etc.). D’expérience, ils permettent de capter souvent davantage de profils (en quantité), mais parfois moins ciblés (en qualité). Attendez-vous donc à passer un certain temps à trier les CVs en passant par ces plateformes. Sur ce point cependant, pas de vérité absolue, tout dépend du poste que vous cherchez à pourvoir…

4- Focus sur le process de recrutement

Avant de vous lancer, il est important d’avoir défini en amont le process de recrutement. Cela implique de répondre aux questions suivantes :
- Qui doit rencontrer le candidat ?
- A quelle étape ?
- Avec quel objectif ?
- Au-delà de l’indispensable entretien, est-ce que je souhaite inclure d’autres étapes (mise en situation, test technique, prise de référence) ?

En clarifiant ces différents points, vous éviterez les process de recrutement à rallonge, ou un candidat enchaîne 3 entretiens où il doit répondre systématiquement aux mêmes questions. Vous gagnerez donc en efficacité, et améliorerez l’expérience candidat.

Si vous êtes plusieurs à intervenir à différents moments du process, clarifiez-bien le rôle de chacun, les éléments évalués, et les informations partagées à chaque étape.
Par ailleurs, n’hésitez pas à indiquer les différentes étapes du process directement dans votre annonce. Cela permettra aux candidats d’en savoir plus sur ce qui les attend.

> Le sourcing
Le sourcing correspond à la phase où vous identifiez les profils qui correspondent aux critères que vous avez identifiés.

Il convient de distinguer deux cas de figure très différents :
- Pour un certain nombre de postes, le fait de poster une annonce (si tant est qu’elle soit bien écrite, et postée sur les bons canaux), suffit à attirer des profils intéressants. Dans ce cas, il n’y a pas d’enjeu particulier, si ce n’est d’arriver à identifier les pépites potentielles dans le lot des candidatures reçues (c’est l’objet du point suivant).
- En revanche, pour des postes plus spécifiques, ou si vous avez des critères relativement précis, il est probable que vous n’ayez que très peu de profils intéressants qui postulent directement. Cela ne coûte cependant rien de poser un filet de pêche, et de voir si cela fonctionne, mais cela peut s’avérer insuffisant. Dans ce cas, LinkedIn sera votre meilleur allié, pour aller chasser ces profils spécifiques. Vous pourrez y rentrer un certain nombre de critères (titre de poste, entreprise, secteur, expérience, mots clés, etc.) pour vous constituer un vivier. Il s’agit ici d’un travail assez proche du Growth : définir son ICP, constituer une liste, rédiger une séquence, et contacter votre cible. Cela prend du temps certes, mais c’est parfois nécessaire.

> La présélection

Le tri de CVs
Une fois l’annonce postée, vous devriez - si tout va bien - commencer à recevoir des profils. Globalement, ma recommandation à cette étape est de prêter attention uniquement aux critères indispensables, que ce soit en termes de background / d’expérience ou de compétences techniques (exemples : Une personne qui a une expérience dans votre secteur / qui a occupé tel type de poste / qui maîtrise un certain nombre d’outils ou de techniques).

Le principal écueil à éviter à ce stade, est d’éviter de se montrer trop sélectif, sur des critères très subjectifs, qui ne sont pas si importants pour atteindre les objectifs que vous avez identifiés.
- Non, le diplôme n’est pas nécessairement prédictif de la performance.
- OK, son CV est un peu moche, mais à moins que vous ne cherchiez un graphiste, peu importe.
- Il habite loin de chez vous : est-ce vraiment un critère indispensable ?
- Les trous dans le CV ? Laissez la personne vous expliquer ce qui se cache derrière.

Cette recommandation doit cependant être adaptée en fonction du nombre de profils que vous allez recevoir. Si vous n’avez que 3 profils au bout d’une semaine, il faut peut-être vous montrer plus ouverts sur les critères que vous aviez en tête, et envisager de passer un peu de temps sur le sourcing.

A l’inverse, si vous recevez 50 CVs en 48h, vous n’allez pas faire passer 20 entretiens, sélectionnez uniquement les top profils. S’il vous est difficile de faire ce tri uniquement sur la base du CV, vous pouvez envisager d’ajouter une étape dans le processus de présélection : créez un questionnaire en ligne que vous enverrez à tous les candidats qui postulent, avec quelques questions qui vous aideront à identifier les meilleurs candidats (Pourquoi vouloir nous rejoindre ? Quelle est votre principale valeur ajoutée pour le poste ? etc.). Il y a de fortes chances pour qu’une majorité de candidats n’y réponde pas (les moins motivés ?), ce qui opérera un premier filtre. Basez-vous ensuite sur la pertinence des réponses pour identifier les meilleurs candidats.

La pré-qualification téléphonique
Afin de gagner en efficacité, vous pouvez prévoir un rapide entretien téléphonique (15min max) afin de capter quelques premiers éléments sur chaque candidat.
Cela peut vous permettre de valider rapidement des informations importantes, et de vous faire une première idée sur le profil du candidat.
Exemple de trame d’entretien téléphonique :
- Peux-tu nous retracer ton parcours de manière synthétique ?
- Qu’est-ce qui t’a motivé à postuler à cette offre ?
- Valider la disponibilité, la localisation, les conditions éventuelles de télétravail.
- Demander où le candidat se situe en termes de rémunération / sur quelle fourchette il se positionne pour ce poste.
- Donner les prochaines éventuelles étapes du process, et le délai sous lequel vous pourrez revenir vers lui.

> La sélection / Les entretiens
Une fois les premiers échanges prévus, restez focus sur les deux principaux objectifs de cette phase : évaluer la personne en face de vous et lui donner envie de vous rejoindre.

Évaluer les candidats

L’indispensable entretien
Vous avez identifié des compétences précises, elles doivent vous servir de grille d'entretien et d'évaluation : identifiez le top 5 des compétences, et listez pour chacune d'elle, la ou les questions qui vont vous permettre de comprendre comment se comporte la personne sur ce point.

Exemple : Je cherche quelqu'un qui est dans l’action, qui va prendre les sujets en main, être proactif.
Question : Quelles marges de manœuvre avais-tu dans telle boîte, et comment tu t’en est servie ? Dans quelle situation est-ce que tu as fait particulièrement preuve d'initiative selon toi ?

Afin de pouvoir avoir une meilleure idée de la manière dont la personne se comportera dans votre boîte, demandez-lui d’illustrer systématiquement par des exemples concrets de situations professionnelles vécues. Les comportements passés sont les plus prédictifs des comportements futurs.

Une fois la question posée, pour bien évaluer la compétence et ne pas se faire balader, il est important de capter 3 choses (les 3C) :
- Le Contexte (dans quel environnement il évoluait, comment la boîte fonctionnait, comment le produit était reçu par le marché, etc.)
- Les Comportements (qu'est-ce que la personne a fait par elle-même : si vous entendez un "on", demandez ce que lui a fait très concrètement)
- La Conséquence (le résultat, l'output)

Je vous recommande, en amont des premiers entretiens, de construire cette grille de questions et d'analyse, et de l'utiliser pour chaque personne que vous allez rencontrer. Cela vous permettra d’avoir une évaluation plus objective. Si vous posez des questions plus faciles à l'un qu'à l'autre, ils ne partent pas sur un pied d'égalité. Par ailleurs, en posant les mêmes questions vous pourrez plus facilement comparer les réponses.

Exemple de guide d’entretien :

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Voici quelques conseils complémentaires sur la manière de conduire vos entretiens :

- Prenez en note tout ce que vous dit le candidat, et analysez les notes à froid
- Croisez les regards : si vous êtes plusieurs personnes à rencontrer un candidat, pensez bien à structurer votre feedback entre chaque entretien. Cela vous permettra de venir approfondir un point de doute ou une zone d’ombre dans un 2nd temps. Cela vous permettra également de challenger votre propre perception.
- Laissez la candidat parler au moins 70% du temps. Vous devez l’évaluer, pas faire un one man show.
- Posez un maximum de questions ouvertes afin d’inviter le candidat à s’exprimer. Bannissez les questions qui commencent par “Est-ce que …”, et les questions induites (”Ne pensez-vous pas que …”).
- N’hésitez pas à reformuler les propos du candidat. Cela vous permettra d’être sûr d’avoir saisi l’idée clé, et démontrer votre écoute active.
- Cadrez et gardez le contrôle de l’entretien : certains candidats peuvent manquer de synthèse, ou à l’inverse, ne pas vous donner suffisamment de détails sur des éléments qui vous intéressent. A vous de bien cadrer ou relancer afin d’obtenir tous les éléments dont vous avez besoin en fin d’entretien. Ne vous laissez pas déborder !
- Indiquez la suite du process en fin d’entretien, et le timing sous lequel vous pourrez faire un retour au candidat. Cela lui permettra d’avoir de la visibilité et d’éviter de rester dans le flou.

La mise en situation
En marge d’un entretien, une des meilleures choses à faire pour vous faire une idée de la manière dont un candidat pourra occuper un poste, est de le mettre en situation.
Chaque mise en situation dépendra bien sur du poste dont il est question.

Vous recrutez un sales ? Quels sont selon vous les arguments à mettre en avant face à tel type de prospects ? Comment structureriez-vous votre prospection ?
Vous recrutez un profil marketing ? Quels sont les éléments de content sur lesquels vous pensez qu’il serait pertinent de communiquer ? Quels sont les outils qu’il faudrait déployer selon vous dans notre situation ?

A vous de réfléchir en amont à des questions contextualisées, qui vous permettront de vous faire une meilleure idée sur l’impact qu’un candidat pourra avoir en vous rejoignant.

Pour que ces mises en situation soient pertinentes, il faut veiller cependant à quelques points importants :
- Les questions ne doivent pas être trop simples : si les réponses que vous attendez sont contenues dans votre annonce, ou sont trop évidentes, aucun intérêt !
- Elles ne doivent pas être non plus trop compliquées ! Le candidat doit avoir assez d’informations et d’éléments de contexte pour pouvoir vous apporter une réponse assez précise. Sans ça, il peut avoir l’impression que vous lui tendez un piège, et pourra perdre ses moyens.
- Laissez-lui le temps de la réflexion : A chaud, difficile d’avoir une réponse pertinente et structurée. N’hésitez pas à lui laisser quelques minutes pour qu’il travaille sur un sujet qu’il vous présente ensuite. Vous pouvez également lui demander de plancher sur un sujet entre deux entretiens, et lui demander de vous faire une restitution lors de l’entretien suivant. Cela vous permettra de voir comment le candidat travaille la réponse qu’il vous apportera.

Focus sur les biais
L’un de nos principaux ennemis dans un entretien, sont les biais que nous avons et qui peuvent influencer notre jugement. Il est illusoire de penser que nous n’avons aucun biais, il faut simplement les connaître, en avoir conscience, et essayer de réduire au maximum leur impact sur notre jugement.

Le premier de ces biais est le stéréotype. Le genre, l’âge, ou même l’adresse par exemple, peuvent nous amener des préjugés sur la manière dont la personne occupera sa fonction. Toutes ces informations peuvent influencer votre évaluation mais donnent lieu à des jugements infondés quant à la capacité de la personne à occuper le poste.

Il existe par ailleurs un certain nombre de biais cognitifs moins connus, donc plus sournois, qui peuvent influencer notre jugement. Impossible ici de tous les lister, mais voici les principaux biais auxquels vous pourrez être confrontés. Le tout est d’en avoir conscience pour limiter leur influence !

- L’effet de halo / la 1ère impression : Un candidat arrive en retard, un peu débraillé, et vous semble un peu perdu. Vous vous dîtes que ça démarre mal. Il a peut-être simplement eu un problème de transport, cela n’induit en rien sa capacité à être efficace dans le poste que vous proposez ! Ne restez pas là-dessus, donnez lui sa chance : notez ce mauvais départ, et faîtes reset, pas besoin de rester bloqué là-dessus.
- Le biais de confirmation : Il consiste à ne voir que les éléments qui vont venir confirmer votre premier jugement, et pas ce qui va venir le nuancer. “Je le sens bien ce candidat” : attention à ne pas entendre que ce qui va venir vous donner raison. En ayant conscience de ce biais, vous encourager votre cerveau à entendre tous les points, positifs comme négatifs.
- Le biais de projection : Ce candidat vous fait penser à Michel qui est super bon dans son job ? Ils ont la même formation, et sont tous les deux passés par telle entreprise ? Ils va sûrement être aussi bon que lui ! Warning : vous êtes en train de créer une armée de petits Michel. Attention à ne pas laisser passer un candidat, qui n’a pas le CV de Michel, mais qui pourra très bien faire le job pour autant. Ce biais fonctionne aussi à l’inverse : si la candidat vous fait pensez à une personne dont vous avez une mauvaise image, ce n’est pas une raison pour le disqualifier dès le départ !
- L’effet de récence : Un candidat fait un super entretien, mais termine sur une mauvaise note, vous aurez tendance à accorder trop d’importance à cette dernière impression, justement parce que c’est la dernière. L’inverse fonctionne également là aussi, ne vous laissez pas piéger par cette dernière impression.

Il existe des centaines de biais cognitifs de ce type, qui peuvent influencer vos décisions, que ce soit en recrutement ou dans tout type de situations. L’important et d’en avoir conscience, et de tout faire pour limiter leur impact. Un candidat a-t-il plus de chance d’avoir le poste si vous le rencontrez un vendredi à 10h quand vous êtes de bonne humeur, ou à 18h alors que vous n’attendez que de partir en weekend ?

Certes, vous ne pouvez pas prévoir vos entretiens uniquement le vendredi à 10h pour qu’ils soient tous sur un pied d’égalité, mais pour le reste, essayez d’objectiver un maximum : les guides d’entretien vous permettront de poser systématiquement les mêmes questions de la même manière (et d’éviter le biais de cadrage), prenez note de tout ce que vous dit le candidat, et analysez vos notes à froid, cela vous aidera à maîtriser un certain nombre de ces biais.

Focus sur la motivation
Dans n’importe quel poste, n’importe quelle entreprise, mais probablement encore davantage dans un environnement early stage, les motivations jouent un rôle essentiel dans la capacité de la personne à rester performant et épanoui sur le long terme.

Ce qui caractérise la majorité des startups early stage - si ce n’est toutes - c’est qu’elles ont besoin d’avancer vite, sur tous les sujets, avec un certain degré d’urgence. Par ailleurs, nous ne sommes pas dans une boîte du CAC 40 qui a des process bien définis, des fiches de poste précises desquelles on ne peut pas sortir, etc. Au contraire, on demande souvent aux collaborateurs dans ce contexte de faire preuve d’autonomie, de proactivité, de prise d’initiative, de dépassement de fonction, de curiosité, de débrouillardise, etc. Il faut donc que votre future recrue puisse facilement s’intégrer à cet environnement particulier et s’y épanouir. Cela demande d’avoir une posture entrepreneuriale que tous les candidats n’ont pas, et surtout n’aspirent pas à avoir !

Il est donc d’autant plus important de comprendre ce qui fait vibrer vos candidats, quels sont leurs drivers, ce que la personne a apprécié dans telle ou telle expérience, ou au contraire ce qui a fini par la frustrer. Amenez le candidat à s’interroger, au-delà de l’opportunité pour laquelle vous le rencontrez, ce qu’il a besoin de trouver dans son entreprise, dans son poste, dans sa relation avec son manager, pour être épanoui sur le long terme.
Le besoin de réalisation, d’atteindre des résultats, de prendre des responsabilités ?
L’aventure collective, le partage, les interactions sociales ?
Le besoin d’autonomie, de liberté, de prise d’initiative ?

Chacun peut avoir des leviers de motivation différents, le tout est de comprendre comment fonctionne la personne en face de vous, et de vous assurer que cela puisse matcher avec l’expérience que vous proposez. Il est particulièrement important d’être alignés à 100% sur ce point. L’expérience early stage est aussi souvent caractérisée par un certain nombre de facteurs (équipe réduite, prise de risque, résultats qui peuvent tarder à venir, incertitude, etc.) qui peuvent amener le candidat à perdre pied d’autant plus vite si la motivation n’est pas au rendez-vous.

Afin de vous assurer de sa motivation, vous pouvez prendre un moment pour dépeindre le pire tableau possible du poste que vous lui proposez. Voyez comment il réagit après avoir descendu en flamme votre entreprise, son avenir, le poste, les missions, etc. Beaucoup de candidats idéalisent la vie en startup. Il faut aussi leur montrer une réalité dure, froide, quitte à exagérer cet aspect-là, afin de ne pas avoir de mauvaise surprise. Si vous n’avez pas réussir à atteindre son enthousiasme, c’est plutôt bon signe…

Evaluer le culture-fit
De mon point de vue, surtout dans une startup early stage, il est indispensable de s’assurer pendant le processus de recrutement que le candidat corresponde bien à l’ADN de l’entreprise.
Cela lui permettra de plus facilement s’y intégrer, s’y épanouir, y performer, et tout cela dans la durée. Côté entreprise, c’est s’assurer que vous faîtes monter à bord quelqu’un qui partage vos valeurs, qui va adhérer à la vision, et qui pourra cultiver un réel sentiment d’appartenance.

Evidemment, cela nécessite en amont d’avoir formalisé sa culture d’entreprise, pour savoir de quoi nous parlons.
Une fois cette culture formalisée, vous devrez reprendre les éléments qui la constituent, et pour chacun d’entre eux, identifier une série de questions qui vous permettront d’avoir des éléments tangibles sur la capacité de votre candidat à y adhérer. La culture d’entreprise étant par définition propre à toute la startup, il faudra nécessairement aborder ces questions dans tous les entretiens que vous mènerez, quel que soit le poste ou le niveau concerné.
Mais il y a également une part d’intangible dans la culture d’entreprise. Vous aurez parfois une impression / un sentiment, sur lequel vous aurez du mal à mettre des mots précis (le feeling). Pour tenir compte de cela, sans inclure trop de subjectivité, une des bonnes pratiques peut constituer à faire rencontrer le candidat à l’ensemble de l’équipe, lors d’un échange collectif informel. Si tout le monde partage ce même sentiment (qu’il soit bon ou mauvais), il sera important d’en tenir compte dans votre décision finale.

Enfin, il faut garder en tête que le culture-fit doit se faire dans les deux sens. Il faut que vous arriviez à vous projeter avec cette personne, mais elle doit aussi se projeter dans l’entreprise. Il est donc important à un moment du processus de recrutement (après l’avoir évaluée), de partager votre culture, le plus précisément possible, afin de voir comment la personne réagit par rapport à cela.

L’expérience candidat
A cette étape, l’autre objectif est a minima de ne pas faire fuir vos candidats, voir même idéalement de les attirer (surtout les bons en l'occurrence). Donc n'oubliez pas de vendre votre boîte, de parler de la vision, de ce que vous avez déjà fait, des retours du marché, etc. Il faut que la personne ait suffisamment d'éléments pour pouvoir se projeter chez vous.
Dans cet exercice, il ne faut parfois pas être trop honnête. Si certains éléments ne sont pas vendeurs du tout - ce qui arrive au tout début d'un projet - vous n'êtes peut-être pas obligé de les mentionner. C'est aussi une phase de séduction, ne déballez pas tous vos défauts et vos mauvaises habitudes dès le 1er RDV. Il faut donc vendre un peu de rêve, mais pas trop : si la personne se rend compte au bout de 2 semaines que vous avez pipoté pour l'attirer, cela n'ira pas beaucoup plus loin. Pour résumer, disons qu'il faut parler du projet sous son meilleur jour !

Le processus de recrutement doit être une vitrine de votre entreprise. Il reflète votre mode de fonctionnement en interne. Mais même si vous avez habituellement une organisation perfectible, il est important de faire l’effort d’apporter de la clarté aux candidats. Afin que ceux-ci puissent se projeter, expliquez-leur clairement la suite du processus à chaque étape. Expliquer, et même sur-expliquer (confirmer les dates, les heures, les personnes rencontrées à chaque fois), c’est montrer au candidat, que vous prenez soin de lui, et que vous voulez le rassurer sur la suite.

Pour vous donner toutes les chances qu’un candidat vous rejoigne, soyez réactif ! Vous avez certainement plein d’autres choses sur le feu, mais rien de pire que de laisser un candidat sans nouvelle. Mettez-vous à sa place, un candidat préfèrera toujours recevoir un mail ou un SMS disant que vous êtes chargés, et que vous lui ferez finalement un retour avec quelques jours de retard, plutôt que de le ghoster. Occupez-vous de vos candidats comme vous vous occupez de vos prospects, c’est la meilleure manière de réussir à les convertir en collaborateurs.

Donnez du feedback ! Qu’un candidat soit retenu ou pas, chacun apprécie d’avoir un retour sur son entretien, sur les points positifs que vous avez perçus, et sur les raisons qui expliquent que vous n’avancerez pas avec lui. Vous avez un retour négatif à faire à 3 candidats ? Prenez 10 minutes de votre temps pour tous les appeler. Remerciez-les pour l’intérêt et le temps investi, et expliquez leur de manière transparente pourquoi vous ne donnez pas suite. D’expérience, les personnes sont agréablement surprises de voir que l’on prend ces quelques minutes pour eux, et vous remercieront pour votre considération et votre transparence. Par ce genre de petites actions, vous soignez votre marque employeur : chacun de ces candidats est un ambassadeur potentiel de votre entreprise, à vous de choisir si vous voulez qu’il parle de vous en bien (”Je n’ai pas été pris, mais j’ai vraiment apprécié l’expérience et la manière dont ils ont fait les choses”) ou en mal (”j’attends toujours de leurs nouvelles, j’imagine que je ne serai pas pris, ils auraient au moins pu me le dire” / “je me suis investi dans ce process de recrutement, et j’ai reçu un mail standard me disant que je n’étais pas pris”).

5- Faire une offre au candidat retenu

Félicitations ! Vous êtes passé à travers toutes ces étapes, et avez enfin trouvé la perle rare. Encore faut-il qu’il accepte de vous rejoindre…

Pour cette étape, je pense qu’il y a deux éléments à considérer.

Rédiger un mail formel
Afin d’avoir une valeur légale, une proposition d’embauche par mail doit comprendre :
- Le titre et la définition du poste (les principales missions, la personne auprès de qui il va rapporter)
- La date de démarrage souhaitée
- La rémunération prévue (et tous les avantages)
- Le lieu de travail
- Le statut / la durée du temps de travail

Pour cela, préparez une bonne fois pour toute, un draft de mail que vous pourrez réutiliser.
Ce mail, en plus d’avoir une valeur légale, permettra de montrer que même si vous êtes une petite structure, vous gérez ces aspects-là de façon carrée, ce qui est toujours rassurant au moment de rejoindre une startup.

Motivez votre décision par téléphone
Avant d’envoyer votre email, je vous recommande de passer un coup de téléphone à la personne retenue, afin de l’informer de votre décision de la recruter, de lui expliquer pourquoi (le feedback positif met toujours dans de bonnes dispositions), de lui expliquer brièvement les termes du contrat, et de lui dire que vous lui enverrez tout ça par écrit dans la foulée de votre appel.
Encore une fois, il s’agit d’une phase de séduction. Vous êtes sur le point de conclure, ce n’est pas le moment de prendre cette étape trop à la légère !

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